Un début d'année : lancer la classe à travers une production d'écrits mis en valeur dans un album

Rentrée de septembre.

La classe comporte 28 élèves de CM1-CM2 de niveaux très divers. Il y a beaucoup d’immaturité, et le groupe n’est pas encore véritablement constitué. Pendant que les élèves s’approprient leurs cahiers, fichiers, le rythme de la journée, s’installent dans leurs équipes, je souhaite pouvoir également faire aboutir rapidement une ou plusieurs productions collectives. Pour qu’elles restent simples à réaliser, elles seront constituées d’un rassemblement des contributions de chacun.

L’occasion s’en présente lors d’une présentation de poèmes et de remarques des enfants :

Celui de Gérard de Nerval, Les papillons, qui commence ainsi : « De toutes les belles choses qui vous manquent en hiver, qu’aimez-vous le mieux (...) » permet la réalisation d’un album « Ce que je préfère en été ».

Celui de Claude Roy, L’enfant qui battait la campagne, avec cette expression imagée « La campagne, pourquoi la battre, elle ne m’a jamais rien fait (…) » est le prétexte à en chercher de nouvelles.

Le fichier Odilon « Incitation à l’écriture » comporte une fiche sur ce thème. Je ne la montre pas aux enfants, mais elle me rappelle les possibilités qu’il offre.

 

Une collecte des expressions commence, de nouvelles sont repérées en classe ou rapportées de la maison chaque jour, je les note. Lorsque la provision est suffisante, je demande à chaque élève d’en choisir une ou deux. Ensemble, nous en élucidons le sens, puis individuellement nous passons à la rédaction du brouillon : citation de l’expression choisie, courte explication.

Ces écrits brefs demandent cependant un travail important pour bon nombre d’enfants, nécessité de vérifier si le sens est bien compréhensible, si l’orthographe est correcte. Plusieurs reprises sont nécessaires. Ce travail se fait dans les équipes, revient vers le groupe.

La mise au propre doit être soignée, et représente là encore pour certains un réel effort. L’écrit est court, on peut recommencer tant qu’il n’est pas satisfaisant.

L’illustration « au pied de la lettre » nécessite également une vraie gymnastique, « avoir les yeux plus grands que le ventre », « il pleut des cordes », « voler de ses propres ailes » ne posent pas vraiment de problème, d’autres demandent de la réflexion puis de la précision dans le dessin. Les appels à l’aide, les échanges sont nombreux. Ce travail se termine pendant le temps des ateliers. Tout au long, je renvoie les élèves les uns vers les autres, mais je n’hésite pas à, moi aussi, répondre, conseiller, esquisser un modèle, afin que rien ne devienne pesant et que la réalisation aboutisse dans un temps court.L’album terminé, simplement appelé « Nos expressions imagées » circulera dans les familles et sera prochainement envoyé aux correspondants.

 

 

Annick Marteau, Javrezac Charente, 2009