La boîte à couleurs de Luna

Nous avions parlé des métiers, à plusieurs reprises, dans le groupe de PI charentais : l’idée de définir des métiers très diversifiés, avec des outils spécifiques avait été souvent soulignée. Leur importance aussi dans la qualité de l’accueil de la singularité. Je me souvenais de ce métier « géographe » dans la classe d’Isabelle Verger…

Personnellement, je suis touchée par les arts plastiques, les arts graphiques…J’aime la couleur ! J’en ai parlé dans ma classe et nous avons défini le métier « couleur » en Conseil : une caisse à roulettes contenant tout le matériel nécessaire : craies aquarellables, feutres « Posca », feutres ordinaires, crayons de couleur….

Aujourd’hui, c’est Luna qui en est responsable. Lorsque les enfants en ont besoin, elle déplace sa caisse et donne le matériel nécessaire à leurs travaux.

Auparavant, elle était perçue comme assez violente et avait du mal à entrer dans la classe sans faire le vide autour d’elle. Nous la voyons maintenant tout autrement : elle a un nouveau statut, coloriste, et découvre son nouveau rôle avec un plaisir et un sérieux que je ne pensais pas possible de sa part !

Le métier "peinture"

Il y a aussi maintenant, le métier « peinture ». C’est toute une histoire dans ma classe car il a été l’occasion de repenser mes relations avec l’aide maternelle. Je me laissais envahir par la personne responsable qui ne voulait pas laisser ce métier aux enfants.

Après y avoir bien réfléchi, j’ai imposé ma décision.

Il ne s’agit plus de simplement donner de l’aide au nettoyage des pinceaux : j’ai donné là aussi, de vrais outils. L’enfant responsable distribue les palettes, verse dans chaque petites cases un peu de couleur et donne pinceaux, rouleaux, selon la demande de l’enfant peintre. Il connaît les possibilités offertes par les différents outils (brosses pour les à plats, pinceaux plus ou moins fins…). Il propose aussi des mélanges. A la fin, il passe un coup d’éponge sur les tables des utilisateurs mais ce n’est pas lui qui nettoie, il incite et aide.

Je constate un grand soin dans leurs productions, un travail de tâtonnement dans lequel ils s’essaient à plusieurs reprises (on a droit à l’erreur) jusqu’à être pleinement satisfait de leur travail.

 

 

Marie-Hélène Mallet, St André, Charente